Mes premières expériences de soin par acuponcture datent d’avant les années SIDA. Les aiguilles de l’époque venaient déjà de Chine mais étaient réutilisées par les acupuncteurs. Encore avant, les premiers praticiens fabriquaient eux-mêmes leurs aiguilles avec de l’acier coupé à la pince et tordaient du fil de cuivre pour l’enrouler autour de l’acier afin d’avoir les trois parties de l’aiguille que nous connaissons aujourd’hui. Ces aiguilles étaient assez « goûteuses » à la poncture pour le patient !
Les mesures d’hygiène étaient simples : autoclaves ou désinfection à l’alcool. Depuis il y a eu beaucoup d’évolution, les aiguilles sont devenues stériles (avec de l’oxyde d’éthylène), jetables, à usage unique. Du coup, cela a créé une industrie autour de la fabrication d’aiguilles qui a profité, bien sûr, à l’industrie chinoise. Cela reste quand même étonnant de voir une médecine ancienne s’approprier des tendances modernes comme l’usage unique et le jetable, qui sont créateurs de déchets plastiques, entre autres, et utiliser de l’oxyde d’éthylène qui ne serait pas un gaz si inoffensif que cela, modifiant durablement notre environnement.