Les Saveurs (味 wei), représentent une des quatre grandes caractéristiques de notre nourriture selon la Médecine Traditionnelle Chinoise, avec la nature énergétique – froide ou chaude -, la couleur/forme, et le tropisme d’action d’un aliment, c’est-à-dire sur quels organes et structures du corps il agit prioritairement. Chaque organe, et les fonctions qu’il assure, à une « préférence de saveur », une appétence particulière, un esprit, un désir (le doux pour rate/estomac, le piquant pour le poumon, etc.).
La saveur
La saveur représente le goût perçu en bouche et par le nez (odeurs et saveurs rétrosternales lorsque nous avalons), mais pas seulement. En diététique chinoise, la notion de (味 wei) est plus complexe : doux, piquant, salé, acide et amer (et leurs assimilés : fade/insipide, umami japonais, âcre, astringent et torréfié/brûlé,) assurent par leur équilibre : la nutrition, l’énergie et l’entretien de la vie. La saveur à elle seule nourrit : on parle de « 气味 qi wei » = l’énergie que fournir la saveur, ou plus exactement leur équilibre harmonieux au travers de la cuisine.
On ne se nourrit pas harmonieusement d’aliments, mais de plats que l’on cuisine.
L’équilibre harmonieux de nos repas
On ne parle pas ici de calories ou de nutriments, mais bien de l’équilibre harmonieux des saveurs de nos repas. Ici, le plaisir nourrit la vie et harmonise le « Shen » (= l’esprit, la conscience de cet équilibre organisé qu’est le vivant). Les aliments sont des éléments régulateurs entre nous et la nature, leurs saveurs représentent un moyen de ressentir, dans notre microcosme, une sorte de conformité avec l’équilibre harmonieux qui existe dans le macrocosme, lorsque l’on est en santé.
Et en cas de pathologie ?
En cas de pathologie ou de déséquilibre énergétique, l’alimentation devrait être le premier remède, notre premier outil thérapeutique. D’un point de vue pratique cela reviendra à 3 points essentiels à la base de l’immunité et de notre santé :
- Augmenter la fraîcheur et la naturalité des aliments que nous achetons.
- Diversifier au maximum : couleurs, saveurs, odeurs à chaque repas et chaque jour.
- Cuisinier, en conscience, au travers des épices, aromates, condiments, et légumes rarement consommés. La cuisine est alors l’art de nourrir la vie et de maintenir son équilibre harmonieux par le plaisir de vivre, l’attention portée au goût du vivant.
Par Nicolas Rouig, diététicien et praticien MTC
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